Nerium, ce grand étalon aux airs froids et sévères... Il faut croire que son apparence reflète bien sa personnalité. Loin d'être cruel, méchant ou mesquin, il est cependant sérieux, cru, décidé et sûr de lui. Fort de caractère, il ne laisse personne lui bloquer la route ni même lui marcher dessus. Ses buts et objectifs de vie sont très importants à ses yeux et il déteste devoir y renoncer. Solitaire, il mène de plus sa vie seul, profitant de chaque instant. On peut dire de lui qu'il est aussi indépendant et réservé, voir même mystérieux, mais il ne refuse jamais la présence d'un être avec lequel il s'entend bien.

Malgré cette première impression, Nerium possède une âme attentionné, courageuse et bienveillante. Son pouvoir fait de lui un guérisseur unique au grand cœur. Il soigne tout les blessés qu'il croise sur son chemin, leur donnant ainsi une nouvelle chance de continuer. Son petit coté croyant et spirituel l'apporte à penser que c'est de son devoir de parcourir le monde pour aider ses prochains, et peut-être qu'ainsi, il trouvera  pour lui la personne qui pourra guérir son cœur...

Un peu égoïste comme dernière phrase, n'est ce pas? En effet, malgré toute ces bonnes attentions, un mauvais coté habite Nerium. Ce dernier étant pris d'hallucination sans le savoir, son attitude peut parfois changer du tout au tout, devenant alors quelqu'un de plus impulsif et indécis. Il parait parfois perdu et peu précis, et malheureusement pour lui, le chaos qu'il entraine avec lui peut alors tout lui faire perdre.

Un pouvoir bien simple, mais fort utile: d'un froid et court souffle, Nerium peut soigner les blessures des autres. Bien sûr, plus que l'intensité est grande, plus qu'il doit s'attarder dessus pour bien refermer la plaie. Ainsi, il peut aussi s'occuper des problèmes moins physique, exemple: une plante medicinale aura le double d'effet lorsqu'elle sera ingérée si Nerium a utilisé son souffle sur cette dernière.

Ceci dit, il y a une limite à tout. Lorsque la mort est inevitable, l'étalon ne peut rien pour ses pairs, mis à part peut-être leur apporter une fin moins douloureuse. De plus, son pouvoir est inefficace sur lui même, Nerium ne pourra donc jamais se soigner.

Une mort, une perte, une douleur inévitable pour un proche.

Peu importe le temps qu'il prend et peu importe à quel point il est difficile à accomplir, chaque décès vient avec un deuil. Malheureusement, Nerium fait partie de ceux qui n'ont pas été capable de surmonter cette épreuve. Pour lui, le drame toucha son père, Tyr, un valeureux garde d'élite de la harde Solaire. C'est le venin d'un serpent qui mit fin à ses jours. Même le souffle de Nerium, qui était un guérisseur âgé de 6 ans à cette époque, n'avait rien pu faire pour le sauver. À croire que ce poison s'était répandu trop rapidement et qu'il était trop tard pour revenir en arrière.

Le pauvre Nerium n'a jamais voulu s'avouer que son père, un être si fier et si brave, les avait quitté ainsi. Si bien que dans le mois qui suivit, une sinistre voix commença à s'adresser à lui. Étrangement, elle n'était présente que dans les périodes de frustration et de haine de Nerium. Au départ, ce n'était que rarement jusqu'à temps que ces situations deviennent plus fréquentes.

"Je suis là", "Ne les écoutes pas", "Je ne veux que ton bien, mon fils", lui disait-elle, finissant même par le convaincre que cette présence n'était nulle autre que son père qui souhaitait encore le voir s'épanouir.

L'argenté voulu en informer le troupeau, sa famille surtout. Mais lorsqu'il arriva avec la nouvelle, certains le qualifièrent de fou alors que d'autres lui reprochèrent de n'être qu'immature. Sa mère, Viorhn, tenta de le résonner mais dans sa colère, son fils préféra tourner le dos à tous avant de quitter les terres de la harde pour plusieurs jours. Cette dernière décida d'aller le chercher après quelques semaines de disparition, songeant qu'il aurait peut-être réussit à faire son deuil en étant seul avec lui même. Hélas, ce ne fut pas le cas.

Nerium était toujours furieux pour la manière dont il s'était fait traiter, il refusait de suivre sa mère si celle-ci n'acceptait pas de croire que Tyr ne les avait pas quitté. Mais malheureusement pour lui, Viorhn n'était là que pour lui faire accepter la réalité et ainsi le ramener à la harde. Seulement, tout ce que l'étalon entendait n'était que cette profonde voix qui prenait le dessus sur celle de sa mère.

''Tue-là.'', se faisait ordonner Nerium alors qu'il marchait en cercle autour de sa génitrice, secouant négativement la tête alors qu'un débat avait lieu dans sa tête. Il ne voulait pas la tuer, non, il l'aimait beaucoup trop. Or, il ne voulait donc pas s'éloigner d'elle à tout jamais non plus, mais d'un autre coté, hors de question de retourner chez les solaires.

''Si tu lui enlèves la vie, elle sera avec toi pour toujours, tout comme moi...''. Ce sont ces paroles qui convainquirent Nerium de commettre son acte. À l'aide de ronces et de lianes, il attacha sa mère pour la garder immobile alors que des épines lui taillaient la peau, laissant ainsi le sol se tacher de sang. Sa détresse ne l'atteignait plus et désormais, il ne restait plus qu'à attendre que des prédateurs ne viennent la dévorer vivante.

Et c'est ce qu'il fit. Tapis dans l'ombre, Nerium contempla ce macabre spectacle jusqu'à temps que Viorhn rendre son dernier souffle. Comme promis, son meurtre fut récompensé; si son père était représenté par une voix, sa mère était maintenant présente sous une forme sombre aux yeux lumineux que seul Nerium pouvait apercevoir.

L'argenté ne retourna plus jamais dans sa harde de départ, préférant parcourir son chemin seul, poussé par les encouragements qu'il pense bons de ses proches, ces derniers semblant toujours amplifier les sentiments des désirs les plus profonds de Nerium. Il n'en parla plus jamais à personne, ne voulant plus qu'on le reprenne un jour pour un fou, ou pire encore. Il préférait apporter que du bon là ou le vent le menait, profitant de la vie et appréciant la reconnaissance que les autres pouvaient avoir pour lui.

Il ignore toujours que son cœur ne reflète que le même poison qui a volé la vie de son père.